Cette saison s’allonge.
Elle recouvre plus de gestes qu’on ne l’aurait voulu
Et moi je m’installe dans l’attente de la première neige
Signe avant coureur de la paix, présage de la beauté renouvelée.
J’habite patiemment la sève mourante des érables et le sang des célosies.
Mes yeux se recueillent au spectacle des fruits pourrissant dans la terre
Nourriture secrète de nos songes à venir.
Cette saison s’allonge.
Il nous faut répéter cent fois le geste du vent qui hésite et chante.
Rebâtir encore le feu de nos vieilles.
La neige viendra.
Nos fronts seront marqués du sceau blanc de l’oubli.
28 septembre 1963