Il en faut vraiment très peu pour qu’à chaque jour l’on vive ses quatre saisons.
Celles de tout le monde.
Et puis les autres, secrètes, ineffables
Celles que l’on se forge à coup de sang
À l’enclume méconnu de sa résonance particulière
Au tournant d’un geste
À la chute inexorable d’une parole échappée
À chaque heure à chaque âge du jour que l’on flambe
Et qu’il ne nous sera plus donné de revoir, ou de goûter.
Ah il en faut vraiment très peu
Pour qu’on vive en un seul jour toute sa vie et tous ses dieux
Sans espoir et sans retour.
26 septembre 1963