Vive le progrès!

Au Québec, depuis la Révolution tranquille, nous nous percevons comme sur-compétents et sur-diplômés pour poursuivre notre vocation traditionnelle de porteurs d’eau. Notre water boy intérieur est mort. C’est ce que l’on prétend. Il y a eu progrès. Un rehaussement de niveau. Mais notre rattrapage a été insuffisant et surtout incomplet.

Il est vrai qu’il fallait tout faire en même temps. Nous avons bien essayé, mais il aurait fallu faire encore plus et mieux. Cela de façon presque contre nature. Tandis que nous apprenions à lire et à compter, nous avons négligé (comme le restant des pays industrialisés) le devoir et le passe-temps favori de nos grands-parents, à savoir : la poursuite active de la revanche des berceaux. Faire des enfants. Pas qu’on ait vraiment cessé de goûter le cérémonial entourant la chose. Mais il est devenu sportif, récréatif et son résultat, d’obligatoire qu’il était, facultatif. On magasine toujours beaucoup, mais on hésite à acheter.
La mécanique de ce phénomène est connue : l’éducation et les changements qui l’accompagnent  sont des moyens de contraception collectifs  subversifs très efficaces. Les gains que nous avons faits à l’école nous ont enrichis. Ils ont aussi accompagné, de près, le ralentissement démographique du Québec qui, lui, nous appauvrit. Par rapport à notre avenir et à notre poids au Canada. Paradoxe. Ironie.
Pour sauver la mise, il eut probablement fallu gagner à la fois à l’école et continuer de besogner au lit avec obligation de résultat. Mais cela ne se passe jamais comme ça. C’est presque une loi de la nature et tout à fait, semble-t-il, une de la démographie.
Que se serait-il passé si le Québec avait gardé sans fléchir le même taux de fécondité que pendant les années trente, ou même cinquante? La question me titille les neurones, mais essayer d’y répondre oblige à formuler trop d’hypothèses. Les scénarios deviennent vite aléatoires et trop compliqués, surtout pour une chose qui, de façon irréversible, n’est pas arrivée.
Alors, bon, euh, comme on dit de plus en plus souvent : coffee anyone?

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